Nous vous remercions d’avoir bien voulu demander notre avis au sujet des projets de règlements grand-ducaux sus-énoncés. Nous nous limiterons à vous soumettre nos commentaires et réflexions relatifs au 1er projet qui concerne plus directement les mineurs.
Réflexions générales :
Nous nous permettons de renouer avec certaines réflexions formulées dans notre courrier du 10 janvier 2005 et dans le rapport annuel 2004.
Nous saluons l’intention visant à simplifier l’application des critères d’évaluation et de promotion, actuellement en vigueur.
L’introduction de la remédiation qui consiste à informer, encourager et appuyer l’élève pendant l’année scolaire et pendant les vacances en vue d’un rattrapage de certaines compétences lui faisant défaut, est très appréciée par le comité. Cette idée d’accompagnement déchargera les parents et offrira plus d’égalités de chances. Pour être efficace, la remédiation devra être appliquée de façon individuelle à chaque élève et devra être obligatoire dans tous les lycées secondaires techniques et secondaires.
Il est primordial de maintenir la possibilité de compenser des faiblesses par des performances plus élevées. Nous saluons que les modalités de la compensation prévues dans le document de réflexion, ont été adaptées et modifiées en faveur des élèves.
S’il est vrai que le conseil de classe est le mieux placé pour orienter l’élève, tout en fondant sa décision sur une appréciation globale de ses performances, il va de soi que l’opinion du jeune devra être considérée et prise en compte.
L’orientation lors du passage de la classe de 4e en 3e et de la classe de 9e en 10e sera décidée par le Conseil de classe. Si l’élève risque de ne pas réussir en fin d’année, le conseil de classe en informe l’élève et les parents au plus tard à la fin du 1er semestre ou du 2e trimestre en précisant les mesures de remédiation. Cette concertation et l’implication de l’élève et de ses parents ou de son tuteur par un entretien individuel avec le régent, sont particulièrement importantes. En impliquant les élèves et les parents à un stade plus précoce dans le cheminement menant à une décision ultérieure, on peut espérer relancer ainsi la motivation en vue d’un ultime sursaut d’efforts. Cette façon d’agir évitera également le sentiment d’arbitraire que peut dégager une décision prise dans le secret du conseil de classe.
L’ORK observe que les élèves fréquentant l’enseignement secondaire technique doivent prendre une décision sur leur orientation après trois années d’études seulement alors que les élèves de l’enseignement secondaire sont confrontés à la même décision à l’issue de la 4e année. Cette disparité ne nous paraît guère justifiée. Elle complique par ailleurs le passage d’un élève de l’enseignement secondaire vers l’enseignement secondaire technique.
L’institution de la classe de transition en 10e est appréciée par notre comité, alors que l’application pratique devra être élaborée de manière plus détaillée.
Le Comité est toujours d’avis qu’une réflexion plus fondamentale devrait être menée dans un délai rapproché sur l’opportunité de maintenir le système d’évaluation des élèves. Il nous semble important d’encourager la participation orale active des élèves en classe et de ne pas limiter l’évaluation à l’écrit c’est-à-dire aux seuls aux devoirs en classe. Dans ce contexte, le Comité estime qu’un ajustement de 4 points de la note trimestrielle ou semestrielle prévu par l’instruction ministérielle du 8 avril 2002 en tant que valeur positive ou négative risquera de réserver une surprise désagréable à l’élève et à ses parents si sa note sera diminuée de 4 points.
L’attribution de notes entre 0 et 60, barème appliqué depuis des temps immémoriaux au Luxembourg, devrait être sérieusement mis en question. Ne faudrait-il pas adopter un système de notation plus simple (notes entre 1 et 5), sachant que des notes chiffrées détaillées ne font que renforcer l’impression d’arbitraire. Ce n’est que sous cette réserve que le comité entend prendre position par rapport au projet de règlement grand-ducal déterminant l’évaluation et la promotion des élèves de l’enseignement technique et de l’enseignement secondaire.
L’ORK n’entend pas analyser tous les articles. Nous nous limiterons à vous soumettre nos réflexions par rapport aux articles suivants.
Art.2. –Bulletin
ad. art.2. 3.
Le Comité estime que l’indication de la moyenne de la classe pour chaque branche est suffisante. Si le fait de procéder à un classement peut certes stimuler les élèves doués, il peut être démotivant pour un élève plus faible de se voir attribuer les dernières places. Une appréciation de son comportement et de ses progrès sont sans doute plus fructueux et encourageants. Ce système répond aussi aux attentes des élèves plus doués.
Art.6. -Promotion
ad.art. 6.3. Compensation.
L’élève peut compenser une seule note annuelle insuffisante s’il a une moyenne générale de 36 ou 37 points : ne suffirait-il pas d’indiquer le seuil inférieur, soit 36 points ?
Art.7. –L’ajournement
ad.art.7.5
Le Comité salue cette proposition de prise en compte du travail de révision comme devoir en classe du premier trimestre ou semestre de l’année subséquente. Une bonne note et la réussite de cette épreuve constituera un départ positif de l’élève au début de l’année.
Art. 8. –La décision de promotion en classe de 4e ou en classe de 9e
2. Des consignes d’orientation dans les classes section langues A et section mathématiques B risquent d’en faire des classes d’élite. Qu’en est-il de l’élève indécis ? Pourquoi donner des indications d’une moyenne de 38 points pour les notes annuelles en langues, respectivement en mathématiques, alors que les programmes des sections C et D sont tout aussi exigeants.
3. Les critères de promotion pour suivre la 10e après la 9e théorique sont toujours très élevés (moyenne de 38 par rapport à celle de 40 points appliquée jusqu’en 2005) : le comité avait déjà signalé dans son avis du 10 juillet 2003 que de nombreux élèves ne développent leurs intérêts et leurs capacités qu’à un âge plus avancé. Avec le système actuellement mis et maintenu en place, de nombreux métiers leur seront inaccessibles dès l’âge de 14 ans.
8. L’idée d’instituer une classe de transition en 10e peut pallier plus efficacement aux déficiences de l’élève. Il n’est pas tout à fait clair si cette possibilité ne s’applique qu’au régime professionnel.
Art.9.- Le redoublement.
Le redoublement, ultime mesure en situation d’échec, devra toujours rester l’exception.
Nous apprécions l’idée de faire bénéficier l’élève redoublant d’une grille horaire modifiée, qui lui évitera un échec dans une branche où il avait réussi. Il est raisonnable de lier la dispense à l’obligation de suivre pendant ce temps des mesures de remédiation ou de faire des travaux de révision.
Art.10. –Passerelles.
La baisse de la moyenne générale annuelle à 45 points offre à nouveau une perspective aux élèves souhaitant passer de l’enseignement secondaire technique vers l’enseignement secondaire.
Dans l’espoir que nos observations seront prises en compte lors de l’élaboration finale du texte, nous vous prions d’agréer, Madame le Ministre, l’expression de notre très haute considération.
Mënscherechtshaus
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